01  mars 2000

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Citoyenne, Citoyen,
 


J’ai pensé qu’Internet pourrait être le nouveau fer de lance de la LIBERTE, & que je trouverais chez les internautes de la première heure des personnes prêtes à m’entendre & à m’aider dans l’entreprise titanesque que je me propose d’accomplir, prêtes à défier le monde & à braver tous les dangers, à mépriser toutes les menaces & à unir leurs efforts aux miens pour secouer le joug du dernier des despotes qui opprime & corrompt l’Humanité depuis des millénaires, pour lever l’étendard de la Vérité contre l’hypocrisie.

Si vous ne voyez dans Internet qu’un moyen de communiquer rapidement, de vous amuser sur un mode nouveau ou de trouver des informations à ranger aussitôt sur une étagère, si vous n’êtes qu’un vil produit de ce système de consommation, restez le ou puisez ici toute la conscience de votre dignité. Si, au contraire, vous reconnaissez le caractère providentiel de ce formidable outil, si vous percevez quel atout il constitue pour la Révolution future & si, plus qu’une impression, il vous démange de saisir utilement cette arme, plus légère qu’une plume, mais plus puissante que toutes les baïonnettes de la tyrannie, alors, peut-être, accepterez-vous de me lire jusqu’au bout. Cependant, cette lecture n’est pas un plaisir, mais une nécessité, & ceux pour qui la nécessité d’une Révolution ne s’impose pas, ou qui n’accordent leur attention qu’aux objets divertissants, peuvent se dispenser de perdre leur temps & s’en retourner à leurs joujoux, à moins que par cet effort ils s’éveillent au monde & s’élèvent à leur rang d’Homme & de Citoyen. Car, si la trempe manque pour lire ces quelques pages, qu’en sera-t-il quand il faudra affronter la ligue des préjugés ? Mais, vous êtes déjà arrivés jusqu’ici, & le plus dur est peut-être déjà fait.

S’il se trouve donc parmi vous des hommes libres & courageux, affligés par cette société sans âme, impatients d’engager leur vie dans le suprême combat ou, plus modestement, d’apporter leur pierre à l’édification du temple de la Justice, dont les bases, par le présent message, sont déjà posées, prenez connaissance sans attendre de la théorie que je vous soumets. Cette théorie n’est que la base d’une œuvre plus étendue, titrée " La Société Du Travail ou la Révolution du XXIème siècle ", sous-titrée " L’abolition de l’argent ", que je cherche à diffuser, en dépit des éditeurs pusillanimes auxquels je me suis, pour le moment, adressé, qui se font gloire d’éditer des auteurs audacieux, reconnus par tous & morts depuis longtemps. Ne vous étonnez donc pas que ce livre ne puisse se trouver en librairie ; la JUSTICE est toujours proscrite là où elle dérange, & elle dérange là où elle ne règne pas. Cependant, si ces quelques pages arrivent à vous convaincre de la pureté des mes intentions, mises au service exclusif d’une implacable & irréfutable logique, toutes dévouées à une cause universelle, vous vous ferez naturellement les messagers des Principes fondamentaux de toute société, de la société à venir, de la société que je vous invite à fonder, & vous m’apporterez tout le soutien qui est en votre pouvoir. Sachez que la Vérité est éternelle comme le mensonge est périssable. Aussi, quand bien même nous fourvoierions-nous, le temps corrigera notre erreur. Mais, si nous avons raison, ce dont je suis persuadé, c’est la destinée du monde, pour des siècles, que nous aurons tracée, & c’est à une gloire immortelle que vous vous condamnez.

 Pour se faire, pour prouver au monde la puissance qui est mise à notre disposition, & la grandeur des hommes qui s’en servent à bon escient, & à la postérité, la volonté généreuse & courageuse de notre génération, si les Principes que cette théorie expose, vous interpellent & vous enthousiasment, portez-les à la connaissance de toute l’humanité, jusqu’à ce que le sol lui-même en soit imprégné. Gageons que des entrailles de notre terre jaillira d’ici peu une immense clameur d’allégresse & que sa surface sera balayée par un souffle d’espoir faisant se lever une tempête régénératrice, prélude au règne de l’Egalité et de la Vertu.

GLAIVE

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